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Chir'Ambu - Août 2020 >
Évolution du taux de chirurgie ambulatoire : Résultats 2019 : Le ralentissement de sa croissance se confirme
Introduction
La Chirurgie Ambulatoire (CA) a bien progressé ces dernières années : d’abord de 1,5 point par an entre 2008 et 2014 puis de 2,2 points par an jusqu’en 2016. C’est une croissance annuelle de 2,9 points qui était visée pour atteindre l’objectif de 70 % en 2022. Cet objectif est parfaitement atteignable comme le montre l’outil VISUCHIR qui évalue, établissement par établissement, le volume d’actes chirurgicaux potentiels réalisables en ambulatoire. Un volume total de 1 million 200 000 actes potentiels a ainsi été estimé.
Alors où en sommes-nous ? Nous avions déjà constaté en 2017, une croissance annuelle de seulement 1,6 % par rapport à 2016, et en 2018 une croissance annuelle de 1,7 % par rapport à 2017.Nous disposons à présent des résultats de la base de données 2019, et avons pu calculer le taux national de chirurgie ambulatoire pour cette année, mais aussi celui de certains actes chirurgicaux que nous suivons (les « actes marqueurs » de l’International Association for Ambulatory Surgery IAAS : actes du Basket).
1. Volumes et taux de chirurgie ambulatoire en 2019 et comparaison avec 2018
Comparé aux progressions observées de 2014 à 2018 (+2,1%, +1,9%, +2,2%, +1,6 %, +1,7%) ce résultat de seulement 0,9 % confirme que le tassement de la croissance de la chirurgie ambulatoire se précise entre 2018 et 2017
2. Evolution de l’activité ambulatoire entre 2016 et 2017 pour les 34 actes marqueurs internationaux (IAAS) :
2. Evolution de l’activité ambulatoire entre 2016 et 2017 pour les 34 actes marqueurs internationaux (IAAS) :
Commentaires
Rappelons que nous avons à disposition depuis plus d’un an, un outil informatique, qui permet d’avoir une estimation de du potentiel ambulatoire (nombre d’actes potentiels) de nos établissements de soins (VISUCHIR). L’estimation est détaillée par spécialité, et acte par acte.
L’évolution de l’activité de chirurgie ambulatoire a été de nouveau très variable selon les spécialités et les actes. Dans l’ensemble il persiste une progression, mais très modérée :
L’évolution des taux d’ambulatoire des actes marqueurs « internationaux » est globalement très modeste.
Pourtant, on constate, à côté de cela, une persistance de la croissance des innovations en ambulatoire ces dernières années pour des gestes lourds : Sleeve Gastrectomy, Bypass, arthroplastie de la hanche et du genou, colectomie, thyroïdectomie totale avec curage, néphrectomie, mastectomie totale, appendicectomie réalisés en ambulatoire, souvent par des équipes pionnières mais qui traduit leur engouement, et la satisfaction croissante des patients pour ce mode de prise en charge.
Pour pouvoir progresser plus efficacement, des changements radicaux sont toujours nécessaires
- Optimiser la formation de l’équipe de l’Unité de Chirurgie Ambulatoire (UCA) actrice de la chirurgie ambulatoire (chirurgien, anesthésiste, IDE, IBODE, IADE, .,.)
- A la Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie (RAAC),
- A une vraie gestion des risques postopératoires des patients, notamment après leur retour à domicile, (sans refaire l’hôpital à la maison)
- Confier à des professionnels spécialisés la gestion des flux des patients dont le « circuit » pendant leur séjour hospitalier doit éviter des pertes de temps, les attentes. L’expérience COVID 19 a montré tout l’intérêt de structurer la chirurgie sur l’ambulatoire, il faut sans doute à la lumière de cette expérience repenser nos circuits dans de nombreuses UCAs
- Optimiser, professionnaliser l’information des patients et leur éducation car ils sont les nouveaux incontournables acteurs de leur surveillance postopératoire en se concentrant sur leur expérience-patient. Il faut mieux préparer les patients aux conséquences de la chirurgie, tant d’un point de vue physique que psychologique, en prenant en compte leur ressenti.
- Optimiser la continuité des soins en lien avec la ville (médecins et IDEL) afin d’assurer une prise en charge personnalisée du patient en 1- formant tous les acteurs de santé de ville (le développement de la chirurgie ambulatoire est un changement de culture dans le monde de la santé ); 2- sensibilisant les différents intervenants ; 3-partageant l’information (recueil en amont et diffusion en aval du séjour) entre l’UCA et les différents professionnels (médecins traitants, infirmiers libéraux, kinésithérapeutes, etc.) . Il faut s’appuyer sur les nouvelles technologies et envisager des plates-formes de suivi
- Il faut se décider à investir dans ce mode de prise en charge, que cela soit en achetant du matériel chirurgical indispensable pour certaines spécialités pour passer à l’ambulatoire, et pour améliorer l’agencement architectural des Unités de Chirurgie Ambulatoire de France qui sont presque toutes d’anciennes salles d’hospitalisation conventionnelle, sans marche en avant, partageant un bloc commun avec la chirurgie traditionnelle, sans vestiaire et sans salle de repos. Une séparation des flux entre les patients de chirurgie ambulatoire et conventionnelle doit être adoptée pour optimiser la performance et la qualité.
Professeure Corinne VONS, présidente, et le Conseil d’Administration de l’Association Française de Chirurgie Ambulatoire (AFCA)
Académie de Chirurgie « Les Cordeliers », 15 Rue de l’école de Médecine, Paris 75006
site internet : https://www.chirurgie-ambulatoire.org
Chir'Ambu - Juin 2020 >
Sortie "sous condition de score" validé par un(e) IDE formé(e) en chirurgie ambulatoire, pour des actes et/ou des patients sélectionnés par l'équipe.
Après la proposition conjointe de l’AFCA et de la SFAR auprès de la HAS, qu’une sortie d’Unité de Chirurgie Ambulatoire (UCA) puisse être signée par un médecin (anesthésiste ou chirurgien) sous condition de la valeur d’un score déterminé ensuite par un(e) infirmier(e) formé(e), et que les actes, voire les patients pouvant relever de cette procédure figurent dans la charte de fonctionnement de l’UCA, la HAS a inclus cette nouvelle modalité d'organisation concernant l'autorisation de sortie du patient en chirurgie ambulatoire qui a été intégré dans le nouveau manuel de certification 2020, qui devrait être publié prochainement (extrait de la version non définitive du nouveau référentiel ci-dessous)
Sortie "sous condition de score" validé par un(e) IDE formé(e) en chirurgie ambulatoire, pour des actes et/ou des patients sélectionnés par l'équipe.
Après la proposition conjointe de l’AFCA et de la SFAR auprès de la HAS, qu’une sortie d’Unité de Chirurgie Ambulatoire (UCA) puisse être signée par un médecin (anesthésiste ou chirurgien) sous condition de la valeur d’un score déterminé ensuite par un(e) infirmier(e) formé(e), et que les actes, voire les patients pouvant relever de cette procédure figurent dans la charte de fonctionnement de l’UCA, la HAS a inclus cette nouvelle modalité d'organisation concernant l'autorisation de sortie du patient en chirurgie ambulatoire qui a été intégré dans le nouveau manuel de certification 2020, qui devrait être publié prochainement (extrait de la version non définitive du nouveau référentiel ci-dessous)
La certification HAS a cherché dans cette nouvelle version à mieux prendre en compte les visions des professionnels e(et des usagers) pour valoriser dans son référentiel des pratiques consensuelles et opérationnelles?
Vous pouvez dès maintenant mettre en place cette procédure en la rédigeant selon par exemple ci-dessous. La procédure devra figure dans la charte de fonctionnement de votre UCA (cf. annexes)
ANNEXES :
1 - Exemple de texte à intégrer dans la charte de fonctionnement sur la sortie
«Les médecins peuvent signer au bloc, la sortie d’un patient à la condition qu’ils aient un score fiable calculé par un(e) infirmièr(e) formé(e), et dont la valeur aura été prédéfinie. Pour certains actes et certains patients listés ci-dessous, cette sortie sous condition de score serait une alternative à la visite médicale de sortie. Cette « signature anticipée d’autorisation de sortie » n’est validée qu’à la sortie du patient sous condition de la valeur d’un score fiable réalisé par un personnel infirmier formé. Ce score peut être, par exemple, le score de Chung modifié chez l’adulte et le Ped-PADSS chez l’enfant.
Liste d’actes concernés par la procédure (a déterminer par l'équipe de l'UCA)
Liste de patients concernés par la procédure (a déterminer par l'equipe de l'UCA)
Le patient concerné par cette procédure devra en avoir été informé avant son hospitalisation. Il devra sortir avec le même niveau de sécurité, le même niveau d’information et les mêmes documents qu’en cas de sortie standard. Ainsi les informations médicales sur les suites opératoires prévisibles, sur la prise en charge de la douleur, sur les signes et la gestion des éventuelles complications anesthésiques ou chirurgicales postopératoires auront été expliquées et remises en amont du jour opératoire et partagées avac le médecin traitant. Ce qui n’exclue pas le rappel de ces informations par l’infirmier(e) avant la sortie.
Le score validant la signature anticipée de sortie doit être tracé dans le dossier du patient.
Cette procédure ne peut en aucun cas être imposée. Son élaboration aura donné lieu à une réflexion collégiale impliquant tous les acteurs : l’équipe d’anesthésie réanimation, les médecins réalisant l’acte et l’équipe paramédicale. Elle fait l’objet d’une procédure interne, et est notifiée dans la charte de fonctionnement du bloc et de l’UCA.
L’éligibilité du patient à cette procédure aura été évoquée avant l’intervention. Elle ne sera définitivement validée qu’à la fin de l’intervention après décision collégiale entre l’anesthésiste réanimateur et le chirurgien ayant pratiqué l’intervention, en tenant compte de l’analyse des données de l’acte et du patient.
Cependant le patient pourra être revu à sa demande par le chirurgien et/ou l’anesthésiste ayant réalisé l’intervention.
En cas d’évènement inhabituel, cette procédure pourra être annulée à tout moment par le médecin anesthésiste réanimateur, le chirurgien ayant pratiqué l’intervention, ou un(e) infirmier(e) en charge du patient en UCA. »
2- Les IDE devront être formé(e) au calcul du score
(exemple le score de Chung modifié, cf.ci-dessous)
Vous pouvez dès maintenant mettre en place cette procédure en la rédigeant selon par exemple ci-dessous. La procédure devra figure dans la charte de fonctionnement de votre UCA (cf. annexes)
ANNEXES :
1 - Exemple de texte à intégrer dans la charte de fonctionnement sur la sortie
«Les médecins peuvent signer au bloc, la sortie d’un patient à la condition qu’ils aient un score fiable calculé par un(e) infirmièr(e) formé(e), et dont la valeur aura été prédéfinie. Pour certains actes et certains patients listés ci-dessous, cette sortie sous condition de score serait une alternative à la visite médicale de sortie. Cette « signature anticipée d’autorisation de sortie » n’est validée qu’à la sortie du patient sous condition de la valeur d’un score fiable réalisé par un personnel infirmier formé. Ce score peut être, par exemple, le score de Chung modifié chez l’adulte et le Ped-PADSS chez l’enfant.
Liste d’actes concernés par la procédure (a déterminer par l'équipe de l'UCA)
Liste de patients concernés par la procédure (a déterminer par l'equipe de l'UCA)
Le patient concerné par cette procédure devra en avoir été informé avant son hospitalisation. Il devra sortir avec le même niveau de sécurité, le même niveau d’information et les mêmes documents qu’en cas de sortie standard. Ainsi les informations médicales sur les suites opératoires prévisibles, sur la prise en charge de la douleur, sur les signes et la gestion des éventuelles complications anesthésiques ou chirurgicales postopératoires auront été expliquées et remises en amont du jour opératoire et partagées avac le médecin traitant. Ce qui n’exclue pas le rappel de ces informations par l’infirmier(e) avant la sortie.
Le score validant la signature anticipée de sortie doit être tracé dans le dossier du patient.
Cette procédure ne peut en aucun cas être imposée. Son élaboration aura donné lieu à une réflexion collégiale impliquant tous les acteurs : l’équipe d’anesthésie réanimation, les médecins réalisant l’acte et l’équipe paramédicale. Elle fait l’objet d’une procédure interne, et est notifiée dans la charte de fonctionnement du bloc et de l’UCA.
L’éligibilité du patient à cette procédure aura été évoquée avant l’intervention. Elle ne sera définitivement validée qu’à la fin de l’intervention après décision collégiale entre l’anesthésiste réanimateur et le chirurgien ayant pratiqué l’intervention, en tenant compte de l’analyse des données de l’acte et du patient.
Cependant le patient pourra être revu à sa demande par le chirurgien et/ou l’anesthésiste ayant réalisé l’intervention.
En cas d’évènement inhabituel, cette procédure pourra être annulée à tout moment par le médecin anesthésiste réanimateur, le chirurgien ayant pratiqué l’intervention, ou un(e) infirmier(e) en charge du patient en UCA. »
2- Les IDE devront être formé(e) au calcul du score
(exemple le score de Chung modifié, cf.ci-dessous)
Un score de 9 ou 10 permet la sortie
3- Rappel des recommandations 2009 de la SFAR concernant la sortie
3- Rappel des recommandations 2009 de la SFAR concernant la sortie
4- Risque rétentionnel et exigence d’une miction avant la sortie (extrait des recommandations de l’Association Française d’Urologie)
Chir'Ambu - Mai 2020 >
La procédure de sortie sous condition de la valeur d'un score en chirurgie ambulatoire pour certains patients et certains actes
En chirurgie ambulatoire, la visite médicale (au moment de la signature autorisant la sortie), réalisée juste avant la sortie du patient, est souvent considérée comme un critère de qualité et de sécurité. Néanmoins son caractère systématique peut être, pour certains actes (à très faible risque de complication) et/ou certains patients (jeune et sans co-morbidités), responsables d'attentes prolongées des patients (attente du chirurgien toujours au bloc). Attente d'autant plus fréquente que l'unité de chirurgie ambulatoire et le bloc opératoire sont distants. Cette visite médicale "de sortie" peut être sans réelle valeur ajoutée pour la prise en charge du patient, si celui-ci a auparavant bénéficié d'une information complète sur le geste opératoire, ses suites habituelles et ses éléments de surveillance.
a Société Française d'Anesthésie Réanimation (SFAR) et l'Association Française de Chirurgie Ambulatoire (AFCA) ont proposé que la sortie de chirurgie ambulatoire puisse se faire dans certains cas par une procédure de "signature sous condition de score" : les médecins signeraient au bloc la sortie d'un patient à condition qu'ils aient un score fiable calculé par une infirmière formée, et dont la valeur aura été prédéfinie. Pour certains actes et certains patients, cette sortie sous condition de score serait une alternative à la visite médicale de sortie. Cette "signature anticipée d'autorisation de sortie" n'est validée qu'à la sortie du patient sous condition de la valeur d'un score fiable réalisé par un personnel infirmier formé. Ce score peut être, par exemple, le score de Chung modifié chez l'adulte et le Ped-PADSS chez l'enfant.
Le patient concerné par cette procédure devra en avoir été informé avant son hospitalisation. Il devra sortir avec le même niveau de sécurité, le même niveau d'information et les mêmes documents qu'en cas de sortie standard. Ainsi les informations médicales sur les suites opératoires prévisibles, sur la prise en charge de la douleur, sur la gestion des éventuelles complications anesthésiques ou chirurgicales doivent avoir été remises en amont du jour opératoire. Ce qui n'exclut pas le re-rappel de ces informations par l'infirmier(e) avant la sortie.
Le score validant la signature anticipée de sortie est tracé dans le dossier du patient.
Cette procédure ne peut en aucun cas être imposée. Son élaboration dans un établissement doit donner lieu à une réflexion collégiale impliquant tous les acteurs : l'équipe d'anesthésie réanimation, les médecins réalisant l'acte et l'équipe paramédicale. Elle doit faire l'objet d'une procédure interne, et être notifiée dans la charte de fonctionnement du bloc opératoire et de l'unité de chirurgie ambulatoire.
L'éligibilité du patient à cette procédure sera évoquée avant l'intervention. Elle ne sera définitivement validée qu'à la fin de l'intervention après décision collégiale entre l'anesthésiste réanimateur et le chirurgien ayant pratiqué l'intervention , en tenant compte de l'analyse des données de l'acte et du patient.
Cependant la patient pourra être revu à sa demande par le chirurgien et/ou l'anesthésiste ayant réalisé l'intervention.
En cas d'évènement inhabituel, cette procédure peut être annulée à tout moment par le médecin anesthésiste réanimateur, le chirurgien ayant pratiqué l'intervention ou l'infirmier(e)
en charge du patient en UCA.
Chir'Ambu - Avril 2020 >
La chirurgie ambulatoire peut-elle sécuriser l'activité chirurgicale pendant la crise COVID-19 ?
La pandémie de COVID-19 a été accompagnée d’un arrêt brutal de la chirurgie programmée sur l’ensemble du territoire français. Chaque jour, la pandémie toujours présente et la file d’attente des opérés augmentant, rend plus urgent la reprise de l’activité chirurgicale.
Quelle est la place de la chirurgie ambulatoire après cette crise qui nous a transformés, la chirurgie ambulatoire peut-elle sécuriser l’activité chirurgicale à venir ?
Le concept organisationnel de la chirurgie ambulatoire est une de ses valeurs fondamentales. Pour réduire la durée du séjour des patients opérés, il faut assurer la fluidité de leur parcours en évitant par exemple les croisements de flux de patients, les pertes de temps souvent en raison de désorganisation (et la connaissance du statut COVID des patients est une nouvelle étape à intégrer dont l’efficacité et la simplification sont à optimiser), les temps d’attente des patients, les actions inutiles, la non-pertinence des actes. La chirurgie ambulatoire produit des innovations organisationnelles humaine et/ou architecturale : ainsi la « marche en avant », les « circuits ultra courts, courts et longs ».
Cette rigueur organisationnelle de la chirurgie ambulatoire va dans le sens du respect des gestes barrières post COVID-19. Elle pourra nécessiter dans certains établissements encore une réorganisation des flux de patients et des zones d’attente. La pandémie COVID-19 est une raison supplémentaire pour étendre l’utilisation de flux très courts, réduire des délais d’attente pré et postopératoire, avoir recours à des espaces boxés ou isolés. Pour les patients ayant eu une anesthésie locale ou loco-régionale tronculaire isolée, le bypass de la SSPI devra être appliqué aussi souvent que possible (selon le décret du n° 2018-934 du 29 octobre 2018). En fonction de l’organisation des Unités de Chirurgie Ambulatoire (UCA), ces contraintes devront encourager les établissements à réfléchir pour étendre les lieux d’accueil des patients : cela permettra d’éviter une trop grande limitation du nombre de patients pris en charge. Et en fait, toutes ces optimisations sont les recommandations organisationnelles largement diffusées depuis toujours. La période COVID souligne leur importance.
Cet épisode épidémique a montré aussi des atouts propres à la chirurgie ambulatoire liés à son organisation, la sécurité :
La chirurgie ambulatoire est aussi une sécurité pour les établissements de santé devant le risque de rechute de l’épidémie, de pouvoir en 12 heures libérer et mobiliser les locaux et les personnels soignants
Quelle est la place de la chirurgie ambulatoire après cette crise qui nous a transformés, la chirurgie ambulatoire peut-elle sécuriser l’activité chirurgicale à venir ?
Le concept organisationnel de la chirurgie ambulatoire est une de ses valeurs fondamentales. Pour réduire la durée du séjour des patients opérés, il faut assurer la fluidité de leur parcours en évitant par exemple les croisements de flux de patients, les pertes de temps souvent en raison de désorganisation (et la connaissance du statut COVID des patients est une nouvelle étape à intégrer dont l’efficacité et la simplification sont à optimiser), les temps d’attente des patients, les actions inutiles, la non-pertinence des actes. La chirurgie ambulatoire produit des innovations organisationnelles humaine et/ou architecturale : ainsi la « marche en avant », les « circuits ultra courts, courts et longs ».
Cette rigueur organisationnelle de la chirurgie ambulatoire va dans le sens du respect des gestes barrières post COVID-19. Elle pourra nécessiter dans certains établissements encore une réorganisation des flux de patients et des zones d’attente. La pandémie COVID-19 est une raison supplémentaire pour étendre l’utilisation de flux très courts, réduire des délais d’attente pré et postopératoire, avoir recours à des espaces boxés ou isolés. Pour les patients ayant eu une anesthésie locale ou loco-régionale tronculaire isolée, le bypass de la SSPI devra être appliqué aussi souvent que possible (selon le décret du n° 2018-934 du 29 octobre 2018). En fonction de l’organisation des Unités de Chirurgie Ambulatoire (UCA), ces contraintes devront encourager les établissements à réfléchir pour étendre les lieux d’accueil des patients : cela permettra d’éviter une trop grande limitation du nombre de patients pris en charge. Et en fait, toutes ces optimisations sont les recommandations organisationnelles largement diffusées depuis toujours. La période COVID souligne leur importance.
Cet épisode épidémique a montré aussi des atouts propres à la chirurgie ambulatoire liés à son organisation, la sécurité :
- En raison de la brièveté du séjour hospitalier, la chirurgie ambulatoire limite au maximum le risque d’infections nosocomiales mais aussi le risque de contamination épidémique.
- La fermeture des UCA la nuit et le week-end facilite la réalisation des protocoles de désinfection des locaux et matériels.
- La chirurgie ambulatoire est flexible, elle peut, du jour au lendemain, être programmée ou déprogrammée. C’est une sécurité pour les établissements de santé devant le risque de rechute de l’épidémie de pouvoir en 12 heures libérer et mobiliser les locaux et les personnels soignants.
- La gestion de la fièvre postopératoire : si celle-ci relève d’une infection COVID-19, elle sera bien plus simple à gérer après chirurgie ambulatoire, à domicile. Plutôt qu’à gérer en hospitalisation en chambre double avec un isolement lourd et la multiplicité potentielle des personnes « contacts » du fait du séjour hospitalier.
- Elle rassure les patients sur le risque épidémique par la brièveté du séjour, par un circuit raccourci avec un nombre d’intervenants limité.
- La continuité des soins est déjà, dans de nombreux centres, assurée de façon non présentielle (appel du lendemain, sms, visio-consultation, plate-formes de suivi des parcours chirurgicaux, suivi par applications digitales qui peuvent encore être améliorées).
- De la même façon, le-la chirurgien-ne peut programmer une téléconsultation post opératoire de contrôle, pour limiter les risques résiduels de contamination dans les salles d’attente, en l’expliquant au patient. Un patient informé est un patient qui comprend cette adaptation de situation.
- Les liens avec la ville sont en sont renforçés car mieux formalisés pour sécuriser le retour au domicile davec un partage d'informations sécurisées et une intervention efficace en fonction des cas. Cela peut passer par un simple appel téléphonique de l’infirmière, du kinésithérapeute ou du médecin traitant à un suivi physique à domicile. Les soignants de ville partenaires, informés, sont partie prenante du chemin clinique ambulatoire des patients.
- Celui d’un management opéré par une large équipe multi-professionnelle, multi-spécialités, qui implique les médecins (chirurgiens de toutes spécialités et anesthésistes) et les paramédicaux, mais aussi les ingénieurs de flux, les informaticiens, les techniciens de l’information, les membres de la direction.
- Celui d’une équipe qui planifie à l’avance l’exacte typologie, chronologie et le timing des soins, étape par étape, optimisant la qualité de la Réhabilitation Après Chirurgie (RAC) des patients, et gérant avec minutie les risques chirurgicaux postopératoires en déterminant l’utilité, les modalités et le timing de barrières de sécurité.
- Celui d’une coordination avec les professionnels de santé de la ville : les infirmières pour certains soins post-opératoires, les kinésithérapeutes pour mobiliser, rééduquer physiquement les patients, et les médecins traitants qui connaissent les patients opérés en dehors du contexte chirurgical.
- Enfin celui d’un mode de prise en charge centrée sur le patient, personnalisant les soins, plaçant presque comme prioritaire sa satisfaction, son ressenti (notamment leur anxiété), son information, l’évaluation de sa compréhension de toutes les informations et consignes qu’il a reçues ainsi que son entourage.
La chirurgie ambulatoire est aussi une sécurité pour les établissements de santé devant le risque de rechute de l’épidémie, de pouvoir en 12 heures libérer et mobiliser les locaux et les personnels soignants
Chir'Ambu - Octobre 2019 >
Taux de chirurgie ambulatoire de 2018 : Le ralentissement persistant de sa croissance interroge toujours sur l’objectif de 70% en 2022
Introduction
Le développement de la Chirurgie Ambulatoire (CA) a démarré tardivement en France (autorisation en 1992). Incitée par des mesures coercitives (MSAP) et incitatives tarifaires, la CA avait bien progressé ces dernières années : d’abord de 1,5 point par an entre 2008 et 2014 puis de 2,2 points par an jusqu’en 2016. Mais pour atteindre l’objectif fixé par notre ministre Agnès Buzyn d’un taux de CA de 70 % en 2022, c’est une croissance annuelle de 2,9 points qui est dorénavant nécessaire. Cet objectif est parfaitement atteignable, et notamment à l’aide de l’outil VISUCHIR les actes potentiels réalisables en ambulatoire ont été chiffrés établissement par établissement et correspondent à un volume total de 1 million 200 000 actes potentiels.
Alors où en sommes-nous ? Nous avions déjà constaté avec les chiffres 2017, une croissance annuelle de seulement 1,6 % par rapport à 2016
Nous disposons à présent des résultats de la base de données 2018, et avons pu calculer le taux national de chirurgie ambulatoire pour cette année, mais aussi celui de chaque spécialité chirurgicale et de certains actes chirurgicaux que nous suivons (les « actes marqueurs » de l’International Association for Ambulatory Surgery IAAS : actes du Basket).
(lire la suite en. PDF)
Le développement de la Chirurgie Ambulatoire (CA) a démarré tardivement en France (autorisation en 1992). Incitée par des mesures coercitives (MSAP) et incitatives tarifaires, la CA avait bien progressé ces dernières années : d’abord de 1,5 point par an entre 2008 et 2014 puis de 2,2 points par an jusqu’en 2016. Mais pour atteindre l’objectif fixé par notre ministre Agnès Buzyn d’un taux de CA de 70 % en 2022, c’est une croissance annuelle de 2,9 points qui est dorénavant nécessaire. Cet objectif est parfaitement atteignable, et notamment à l’aide de l’outil VISUCHIR les actes potentiels réalisables en ambulatoire ont été chiffrés établissement par établissement et correspondent à un volume total de 1 million 200 000 actes potentiels.
Alors où en sommes-nous ? Nous avions déjà constaté avec les chiffres 2017, une croissance annuelle de seulement 1,6 % par rapport à 2016
Nous disposons à présent des résultats de la base de données 2018, et avons pu calculer le taux national de chirurgie ambulatoire pour cette année, mais aussi celui de chaque spécialité chirurgicale et de certains actes chirurgicaux que nous suivons (les « actes marqueurs » de l’International Association for Ambulatory Surgery IAAS : actes du Basket).
(lire la suite en. PDF)
Chir'Ambu - Février 2019 >
Modification du décret relatif à la surveillance en SSPI du 29 octobre 2018
commenté par le Pr Claude Ecoffey, Ancien Président de la SFAR
Pourquoi le by-pass ou le court-circuit de la SSPI ?
La possibilité de court-circuiter la SSPI était une recommandation ANAP-HAS 2013 3. La question qui se pose est celle de patients ayant eu une intervention chirurgicale sous anesthésie locorégionale périphérique, et qui remplissent, dès la fin de l’intervention, les critères de sortie de SSPI. Pour lever toute ambiguïté, il faut rappeler que cette situation ne concerne que les actes d’anesthésie réalisés par des anesthésistes-réanimateurs. Les anesthésies locales faites par les chirurgiens ne sont pas concernées par cette réglementation.
D’un point de vue pratique, il est proposé que le médecin anesthésiste-réanimateur puisse prendre une décision de sortie directe du bloc opératoire vers la salle d'hospitalisation ambulatoire ou d'hospitalisation classique, si toutes les conditions suivantes sont remplies :
- Patient de classe ASA 1, 2 ou 3 équilibré ;
- Chirurgie sans risque vital ou fonctionnel postopératoire. L’idéal est de le préciser dans une charte de fonctionnement avec les chirurgiens ;
- Utilisation d’une anesthésie locorégionale, périphérique, sans complication per-anesthésique, ni sédation intraveineuse peropératoire ;
- Respect d’un délai depuis l’injection d’anesthésique local supérieur à 45 min pour un bloc plexique du membre supérieur, à 60 min pour un bloc plexique du membre inférieur, ceci pour être certain d’avoir dépassé le pic de résorption de l’anesthésique local utilisé et d’avoir écarté le risque de toxicité ;
- Critères de sortie de SSPI remplis ;
- Notation de ces critères dans le dossier médical (feuille d’anesthésie) ;
- Décision de sortie directe portée dans ce dossier, avec le nom et la signature du médecin.
- Dans tous les cas ce n’est pas une obligation, le médecin anesthésiste-réanimateur peut ne pas l’autoriser et demander un passage en SSPI.
Les patients bénéficient d’une surveillance identique à celle qu’ils auraient eue après un passage en SSPI. Idéalement, pour l’ambulatoire, cela se passe dans un espace dédié, de type salle de repos, avec des fauteuils, et une présence paramédicale.
Visite pré-anesthésique
Au sixième alinéa de l’article D.6124-92, les mots : « dans les heures précédant le moment prévu pour l’intervention » sont remplacés par les mots « dans les vingt-quatre heures précédant l’acte nécessitant une anesthésie. Cette visite a notamment pour but de vérifier l’absence d’éléments médicaux nouveaux depuis la consultation pré-anesthésique »
Le Décret sécurité anesthésique de 1994 avait institué une visite pré-anesthésique quelques heures avant l’acte anesthésique.....
(lire la suite en. PDF)
Pourquoi le by-pass ou le court-circuit de la SSPI ?
La possibilité de court-circuiter la SSPI était une recommandation ANAP-HAS 2013 3. La question qui se pose est celle de patients ayant eu une intervention chirurgicale sous anesthésie locorégionale périphérique, et qui remplissent, dès la fin de l’intervention, les critères de sortie de SSPI. Pour lever toute ambiguïté, il faut rappeler que cette situation ne concerne que les actes d’anesthésie réalisés par des anesthésistes-réanimateurs. Les anesthésies locales faites par les chirurgiens ne sont pas concernées par cette réglementation.
D’un point de vue pratique, il est proposé que le médecin anesthésiste-réanimateur puisse prendre une décision de sortie directe du bloc opératoire vers la salle d'hospitalisation ambulatoire ou d'hospitalisation classique, si toutes les conditions suivantes sont remplies :
- Patient de classe ASA 1, 2 ou 3 équilibré ;
- Chirurgie sans risque vital ou fonctionnel postopératoire. L’idéal est de le préciser dans une charte de fonctionnement avec les chirurgiens ;
- Utilisation d’une anesthésie locorégionale, périphérique, sans complication per-anesthésique, ni sédation intraveineuse peropératoire ;
- Respect d’un délai depuis l’injection d’anesthésique local supérieur à 45 min pour un bloc plexique du membre supérieur, à 60 min pour un bloc plexique du membre inférieur, ceci pour être certain d’avoir dépassé le pic de résorption de l’anesthésique local utilisé et d’avoir écarté le risque de toxicité ;
- Critères de sortie de SSPI remplis ;
- Notation de ces critères dans le dossier médical (feuille d’anesthésie) ;
- Décision de sortie directe portée dans ce dossier, avec le nom et la signature du médecin.
- Dans tous les cas ce n’est pas une obligation, le médecin anesthésiste-réanimateur peut ne pas l’autoriser et demander un passage en SSPI.
Les patients bénéficient d’une surveillance identique à celle qu’ils auraient eue après un passage en SSPI. Idéalement, pour l’ambulatoire, cela se passe dans un espace dédié, de type salle de repos, avec des fauteuils, et une présence paramédicale.
Visite pré-anesthésique
Au sixième alinéa de l’article D.6124-92, les mots : « dans les heures précédant le moment prévu pour l’intervention » sont remplacés par les mots « dans les vingt-quatre heures précédant l’acte nécessitant une anesthésie. Cette visite a notamment pour but de vérifier l’absence d’éléments médicaux nouveaux depuis la consultation pré-anesthésique »
Le Décret sécurité anesthésique de 1994 avait institué une visite pré-anesthésique quelques heures avant l’acte anesthésique.....
(lire la suite en. PDF)
Chir'Ambu - Décembre 2018 >
Surveillance des infections du site opératoire, résultats 2017 : la chirurgie ambulatoire n’est considérée que comme une simple variable
commentées par le Pr Astagneau, co-rédacteur du rapport
La réduction d’incidence des infections du site opératoire (ISO) est l’un des objectifs du programme national de lutte contre les infections nosocomiales. Dans ce contexte, chaque année, le Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN), est chargé de collecter des données du terrain sur la base du volontariat.
Surveiller pour sensibiliser et prévenir
Ce type de programme de surveillance des infections a montré aux Etats-Unis que l'ISO était la première infection nosocomiale évitable. Il a démontré également que les établissements hospitaliers participant à ces programmes réduisaient de 14 % leur taux d’ISO.
En participant à l’étude sur la gestion du risque infectieux opératoire les services participant au RAISIN disposent de données nationales anonymes leur permettant d’évaluer leur performance avec des patients aux situations comparables et de prendre le cas échéant, des mesures pour améliorer leur processus. Il permet également aux services de chirurgie d’évaluer la conformité de leurs pratiques à des référentiels nationaux établis par SFAR pour l’antibioprophylaxie et la SF2H pour la préparation cutanée de l’opéré. Ces recommandations sont rappelées dans le rapport.
Cette étude constitue un outil de référence de pilotage aussi bien pour les praticiens hospitaliers que autorités sanitaires. Elle couvre l’ensemble de la chirurgie à travers 11 tableaux de bord pour 11 spécialités sur un panel d’interventions prioritaires : chirurgie digestive, chirurgie orthopédique, chirurgie gynécologie-obstétrique, chirurgie traumatologique, chirurgie d’exérèse veineuse du membre inférieur, chirurgie urologique, chirurgie bariatrique, neurochirurgie, chirurgie coronaire, chirurgie thoracique, chirurgie réparatrice et reconstructive.
Une incidence des ISO en chirurgie ambulatoire qui n’est plus surveillée en France depuis 2012. ....
ACCÉDER A LA NEWSLETTER COMPLÈTE incluant le dossier " ÉTUDES ET ENQUÊTES : SURVEILLANCE DES INFECTIONS
DU SITE OPÉRATOIRE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ FRANÇAIS - Résultats 2017"
La réduction d’incidence des infections du site opératoire (ISO) est l’un des objectifs du programme national de lutte contre les infections nosocomiales. Dans ce contexte, chaque année, le Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN), est chargé de collecter des données du terrain sur la base du volontariat.
Surveiller pour sensibiliser et prévenir
Ce type de programme de surveillance des infections a montré aux Etats-Unis que l'ISO était la première infection nosocomiale évitable. Il a démontré également que les établissements hospitaliers participant à ces programmes réduisaient de 14 % leur taux d’ISO.
En participant à l’étude sur la gestion du risque infectieux opératoire les services participant au RAISIN disposent de données nationales anonymes leur permettant d’évaluer leur performance avec des patients aux situations comparables et de prendre le cas échéant, des mesures pour améliorer leur processus. Il permet également aux services de chirurgie d’évaluer la conformité de leurs pratiques à des référentiels nationaux établis par SFAR pour l’antibioprophylaxie et la SF2H pour la préparation cutanée de l’opéré. Ces recommandations sont rappelées dans le rapport.
Cette étude constitue un outil de référence de pilotage aussi bien pour les praticiens hospitaliers que autorités sanitaires. Elle couvre l’ensemble de la chirurgie à travers 11 tableaux de bord pour 11 spécialités sur un panel d’interventions prioritaires : chirurgie digestive, chirurgie orthopédique, chirurgie gynécologie-obstétrique, chirurgie traumatologique, chirurgie d’exérèse veineuse du membre inférieur, chirurgie urologique, chirurgie bariatrique, neurochirurgie, chirurgie coronaire, chirurgie thoracique, chirurgie réparatrice et reconstructive.
Une incidence des ISO en chirurgie ambulatoire qui n’est plus surveillée en France depuis 2012. ....
ACCÉDER A LA NEWSLETTER COMPLÈTE incluant le dossier " ÉTUDES ET ENQUÊTES : SURVEILLANCE DES INFECTIONS
DU SITE OPÉRATOIRE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ FRANÇAIS - Résultats 2017"
Chir'Ambu - Juillet 2018 >
Taux de chirurgie ambulatoire de 2017 : un ralentissement de sa croissance qui interroge sur l’objectif de 70% en 2022
Chir'Ambu - mars 2017 >
Les IDE libérales : les actrices incontournables du développement de la chirurgie ambulatoire !
Ce jeudi 9 mars s’est tenu à Avignon le 4e forum de l’UPRS de PACA, dont le thème était la chirurgie ambulatoire.
La salle était comble, avec plus de 400 IDEL présentes, désireuses et désireux de connaître le sens et le contenu de leur nouveau métier : gérer les patients à domicile immédiatement après une chirurgie de plus en plus lourde.
Le message de l’AFCA sur la prise en charge après chirurgie ambulatoire, (mais aussi après chirurgie en hospitalisation complète et récupération amélioré après chirurgie-RAAC- et hospitalisation courte) a été parfaitement compris : s’inscrire en ville dans la continuité :
Des applaudissements ont fusé après cette phrase, une rivalité HAD-IDEL semble s’être installée pour la prise en charge des patients en ville après chirurgie ambulatoire (et chirurgie conventionnelle de courte durée).
On n’arrive pas à y croire après toutes les discussions et mises au point que l’AFCA a faites avec madame Elisabeth Hubert, présidente de l’HAD. Faire du RAAC à l’hôpital et se retrouver hospitalisé chez soi ensuite (après chirurgie ambulatoire ou en cas de séjour de courte durée) paraît totalement contradictoire.
Ces IDEL sont réceptives, dynamiques et ont déjà produit des outils pour aider le développement de la chirurgie ambulatoire. Ainsi, l’UPRS Picardie présidée par Marie Odile Guillon a développé une plateforme internet chirurgie ambulatoire : isipad-hdf.fr, pour favoriser et formaliser les relations Ville-Hôpital en Picardie dans le cadre de la continuité des soins après chirurgie ambulatoire pour tous les actes réalisés en chirurgie ambulatoire, mais destinée plus particulièrement aux patients les plus fragilisés. Ce projet a été reconduit récemment par l’URPS Infirmiers Hauts-de-France. Depuis la plateforme, cible plus particulièrement les gestes lourds dont l’ARS Hauts de France souhaite augmenter l’incidence. Les équipes de chirurgiens et anesthésistes hospitalières y postent leurs techniques, leurs recommandations, protocoles pour informer les IDEL de leurs pratiques. Ils peuvent aussi poster des films. Les patients y trouvent des informations. Les IDEL se forment, s’informent, et ont à disposition des outils de suivi des patients qu’elles utilisent pour la traçabilité. Un passeport chirurgie ambulatoire est en construction en Normandie (Francois Casadei). La même plateforme va probablement voir le jour en région PACA. Bientôt dans toutes les régions ?
Ces IDEL ont ainsi réussi à créer le lien, un futur réseau ville hôpital, d’une façon inédite, et ça marche ! Les taux de chirurgie ambulatoire des actes lourds grimpent. Cela concerne aussi les médecins généralistes, les kinésithérapeutes.
Les IDEL sont sans doute un maillon sous-estimé mais incontournable de la prise en charge en chirurgie ambulatoire. Elles ne vont pas refaire l’hôpital à la maison. Elles vont poursuivre à la maison la démarche débutée à l’hôpital de simplification des soins, de pertinence des actes, de gestion des risques, associées à la chirurgie ambulatoire.
Professeur Corinne Vons, Présidente de l'AFCA
La salle était comble, avec plus de 400 IDEL présentes, désireuses et désireux de connaître le sens et le contenu de leur nouveau métier : gérer les patients à domicile immédiatement après une chirurgie de plus en plus lourde.
Le message de l’AFCA sur la prise en charge après chirurgie ambulatoire, (mais aussi après chirurgie en hospitalisation complète et récupération amélioré après chirurgie-RAAC- et hospitalisation courte) a été parfaitement compris : s’inscrire en ville dans la continuité :
- D’une démarche de Récupération Améliorée Après Chirurgie, favorisant le rôle actif du patient dans une logique de simplification et de pertinence des soins ;
- D’une démarche de gestion des risques basée sur une évaluation précise des complications post opératoires, geste par geste, et co morbidité par co morbidité, pour les diagnostiquer et les traiter aussi vite qu’en cas d’hospitalisation. Mais avec toujours présent à l’esprit que l’on ne refait pas l‘hôpital à la maison : il ne s’agit pas d’HAD.
Des applaudissements ont fusé après cette phrase, une rivalité HAD-IDEL semble s’être installée pour la prise en charge des patients en ville après chirurgie ambulatoire (et chirurgie conventionnelle de courte durée).
On n’arrive pas à y croire après toutes les discussions et mises au point que l’AFCA a faites avec madame Elisabeth Hubert, présidente de l’HAD. Faire du RAAC à l’hôpital et se retrouver hospitalisé chez soi ensuite (après chirurgie ambulatoire ou en cas de séjour de courte durée) paraît totalement contradictoire.
Ces IDEL sont réceptives, dynamiques et ont déjà produit des outils pour aider le développement de la chirurgie ambulatoire. Ainsi, l’UPRS Picardie présidée par Marie Odile Guillon a développé une plateforme internet chirurgie ambulatoire : isipad-hdf.fr, pour favoriser et formaliser les relations Ville-Hôpital en Picardie dans le cadre de la continuité des soins après chirurgie ambulatoire pour tous les actes réalisés en chirurgie ambulatoire, mais destinée plus particulièrement aux patients les plus fragilisés. Ce projet a été reconduit récemment par l’URPS Infirmiers Hauts-de-France. Depuis la plateforme, cible plus particulièrement les gestes lourds dont l’ARS Hauts de France souhaite augmenter l’incidence. Les équipes de chirurgiens et anesthésistes hospitalières y postent leurs techniques, leurs recommandations, protocoles pour informer les IDEL de leurs pratiques. Ils peuvent aussi poster des films. Les patients y trouvent des informations. Les IDEL se forment, s’informent, et ont à disposition des outils de suivi des patients qu’elles utilisent pour la traçabilité. Un passeport chirurgie ambulatoire est en construction en Normandie (Francois Casadei). La même plateforme va probablement voir le jour en région PACA. Bientôt dans toutes les régions ?
Ces IDEL ont ainsi réussi à créer le lien, un futur réseau ville hôpital, d’une façon inédite, et ça marche ! Les taux de chirurgie ambulatoire des actes lourds grimpent. Cela concerne aussi les médecins généralistes, les kinésithérapeutes.
Les IDEL sont sans doute un maillon sous-estimé mais incontournable de la prise en charge en chirurgie ambulatoire. Elles ne vont pas refaire l’hôpital à la maison. Elles vont poursuivre à la maison la démarche débutée à l’hôpital de simplification des soins, de pertinence des actes, de gestion des risques, associées à la chirurgie ambulatoire.
Professeur Corinne Vons, Présidente de l'AFCA
Chir'Ambu - octobre 2016 >
La Société Française d’Arthroscopie (SFA) publie les bons résultats de la chirurgie du ligament croisé antérieur en ambulatoire.
La chirurgie du ligament croisé antérieur est en augmentation régulière en France avec actuellement plus de 45 000 reconstructions réalisées par an. Cette pathologie touche essentiellement les sujets jeunes dans leur pratique sportive. Il en résulte une instabilité gênante dans la vie quotidienne et sportive, raison pour laquelle la reconstruction est fréquemment proposée. Cette intervention était traditionnellement, et jusqu’à il y a deux ans, réalisée avec une durée moyenne de séjour de 2 à 3 jours.
Avec le développement de la chirurgie ambulatoire, les chirurgiens orthopédistes ont élaboré des chemins cliniques et mis en place une organisation qui leur permet maintenant de réaliser cette opération selon un mode ambulatoire. La Société Française d’Arthroscopie (SFA), sous l’impulsion de E Servien (Lyon) et T Cucurullo (Marseille), a conduit une étude prospective multicentrique nationale comparative incluant 1076 patients (680 ambulatoire versus 396 hospitalisation complète) afin d’évaluer la faisabilité et les résultats de cette chirurgie en ambulatoire, et le mode d’anesthésie.
Trois publications de septembre 2016 ont été réalisées à partir de cette étude montrant la faisabilité et les résultats : 1- conversions et réadmissions à 8 jours (3,4 %) identiques dans les deux groupes ; 2- douleurs et complications postopératoires pas statistiquement différentes entre les deux groupes (5,2 % versus 4,3 %) ; 3- tous les modes d’anesthésie (AG, anesthésie rachidienne, quadruple bloc nerveux) sont efficaces avec des résultats identiques dans le groupe ambulatoire.
Cette importante étude française confirme la faisabilité et les bons résultats de la chirurgie du ligament croisé antérieur en ambulatoire à condition d’une bonne organisation et d’une gestion de la douleur.
Christophe Hulet. Caen
Avec le développement de la chirurgie ambulatoire, les chirurgiens orthopédistes ont élaboré des chemins cliniques et mis en place une organisation qui leur permet maintenant de réaliser cette opération selon un mode ambulatoire. La Société Française d’Arthroscopie (SFA), sous l’impulsion de E Servien (Lyon) et T Cucurullo (Marseille), a conduit une étude prospective multicentrique nationale comparative incluant 1076 patients (680 ambulatoire versus 396 hospitalisation complète) afin d’évaluer la faisabilité et les résultats de cette chirurgie en ambulatoire, et le mode d’anesthésie.
Trois publications de septembre 2016 ont été réalisées à partir de cette étude montrant la faisabilité et les résultats : 1- conversions et réadmissions à 8 jours (3,4 %) identiques dans les deux groupes ; 2- douleurs et complications postopératoires pas statistiquement différentes entre les deux groupes (5,2 % versus 4,3 %) ; 3- tous les modes d’anesthésie (AG, anesthésie rachidienne, quadruple bloc nerveux) sont efficaces avec des résultats identiques dans le groupe ambulatoire.
Cette importante étude française confirme la faisabilité et les bons résultats de la chirurgie du ligament croisé antérieur en ambulatoire à condition d’une bonne organisation et d’une gestion de la douleur.
- Lefevre N, Servien E, Colombet P,et al. French prospective multicenter comparative assessment of ambulatory surgery feasibility in anterior cruciate ligament reconstruction. Orthop Traumatol Surg Res. 2016 Sep 26. pii: S1877-0568(16)30116-5.
- Lutz C, Baverel L, Colombet P, Cournapeau J. et al Pain after out-patient vs. in-patient ACL reconstruction: French prospective study of 1076 patients. Orthop Traumatol Surg Res. 2016 Sep 26. pii: S1877-0568(16)30119-0.
- Baverel L, Cucurulo T, Lutz C, et al. Anesthesia and analgesia methods for outpatient anterior cruciate ligament reconstruction. Orthop Traumatol Surg Res. 2016 Sep 26. pii: S1877-0568(16)30117-7.
Christophe Hulet. Caen
Chir'Ambu - juillet 2016 >
Ambulatoire/Sortie précoce, HAD après Chirurgie : la grande « confusion »
La DGOS lance une expérimentation pour inciter la sortie précoce des patients opérés d’une chirurgie gynécologique, orthopédique et digestive, suivie d’une Hospitalisation à Domicile (HAD). Des patients dits « lourds », opérés d’actes « lourds » (listés), sont ciblés.
La DGOS nous rassure : en aucun cas, les patients opérés en ambulatoire ne sont concernés par cette mesure, et d’ailleurs, c’est ce qu’il avait été convenu, entre l’AFCA et la présidente, de la fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (FNEHAD), madame Elisabeth Hubert, en 2014.
Pourtant, les critères d’éligibilité des actes et des patients à cette sortie précoce vers l’HAD recoupent pour une partie ceux de l’éligibilité à la chirurgie ambulatoire. Et si certains actes (et patients), ne sont pas éligibles aujourd’hui, ils pourraient l’être demain.
Tout d’abord, le risque de ces listes d’actes, c’est de mettre des limites à, de freiner le développement de la chirurgie ambulatoire, notamment vers des actes dits lourds. Ensuite on sait que des équipes réalisent déjà certaines des interventions lourdes de cette liste en ambulatoire : bien sur, pas les fractures du col du fémur (mais dont on voit peu une sortie en HAD d’un patient ayant une fracture du col du fémur, compte tenu de l’indisponibilité des kinésithérapeutes, à domicile en ville). Mais les hystérectomies pour fibrome, les colectomies pour pathologie bénigne ou cancéreuse limitée, les prothèses totales de hanche et de genou sont réalisées en ambulatoire par des équipes en nombre limité, mais avec déjà des expériences importantes et dont beaucoup veulent s’inspirer. Le potentiel de développement de ces chirurgies en ambulatoire ne va-t-il pas être ainsi détourné vers l’HAD, plus facile, moins exigeante qu’une sortie le jour même, comme en chirurgie ambulatoire.
Même constatation pour les patients dits « lourds » du projet expérimental qui seraient aussi éligibles à une prise en charge ambulatoire si on regarde les critères des auteurs : les patients douloureux (EVA > 5), avec ou sans antalgiques (beaucoup de patients en postopératoire autant dire); les patients avec nécessité de la poursuite d’un traitement injectable institué en chirurgie 2 fois/jour, (mais cela ne peut être que les anticoagulants); les patients dénutris en pré ou postopératoire (mais pouvant avoir besoin uniquement d’une supplémentation orale), les patients ayant besoin de soins de la continence (une simple protection à changer ?). La définition du patient lourd reste vague et laisse penser que des patients peu « lourds » pourraient être éligibles à cette prise en charge en HAD après sortie précoce. Le potentiel de développement de la prise en charge en ambulatoire de ces patients ne va-t-il pas être encore détourné vers l’HAD, plus facile, moins exigeante que la chirurgie ambulatoire. A ce propos, il aurait été plus pertinent d’utiliser l’indice de sévérité des patients proposé par l’AFU pour la chirurgie ambulatoire, pour évaluer la sévérité mais aussi la complexité des patients et des soins dans cette expérimentation ().
Quels sont les objectifs de cette sortie précoce ? Etre dans une démarche de qualité des soins et de gestion des risques postopératoires, ou seulement raccourcir à tout prix la durée de l’hospitalisation en Etablissement de Soins et supprimer des lits ?
La chirurgie ambulatoire est une démarche 1- de qualité des soins pour permettre aux patients, le jour même de l’opération, une réhabilitation très optimisée (réveil, peu ou pas de douleurs grâce aux antalgiques, peu ou pas de nausées, ou vomissement, et pas d’anxiété (car bien préparés et informés)) et de pouvoir ainsi rentrer chez eux ; 2- de gestion des risques postopératoires dans le cadre de la continuité des soins à charge de l’équipe de l’Unité de Chirurgie Ambulatoire (et éventuellement le médecin traitant si accord en amont), sans refaire l’hôpital à la maison, et en impliquant et responsabilisant le patient.
Où est la démarche qualité de l’HAD dans cette expérimentation et l’exigence de la réhabilitation améliorée ? La gestion, par l'HAD, des risques postopératoires et de la continuité des soins pourraient être à l’inverse, un vrai risque ajouté : le médecin traitant en HAD devient le responsable de la continuité des soins. Or on ne "délègue" pas une surveillance, on partage une mission bien détaillée, expliquée et comprise par tous. Ces prérequis sont-ils prévus ?
L'HAD après chirurgie ambulatoire avait été envisagée ces dernières années comme une mesure "lenifiante" temporaire pour donner confiance aux équipes qui "se lançaient" dans l'ambulatoire (mais aussi dans la réhabilitation améliorée). Ainsi une HAD de 48h autorisée au CHU Tenon pour les Résections Trans Urétrale de prostate avec le laser greenlight. En formalisant son recours de cette façon, ce mode de sortie va-t-il rester temporaire ? N’est-ce pas une façon encore, comme les hôtels hospitaliers, de contourner l’exigence de la chirurgie ambulatoire ?
On nous répondra qu’il ne s’agit que de peu de patients et d’actes : probablement. Mais l’importance est le message envoyé par les tutelles, et qui influencera tous les comportements et toutes les prises en charge chirurgicales, mais aussi la qualité des soins et ses exigences, la sécurité des patients et les coûts à terme.
Corinne VONS et le conseil d’administration de l’AFCA
La DGOS nous rassure : en aucun cas, les patients opérés en ambulatoire ne sont concernés par cette mesure, et d’ailleurs, c’est ce qu’il avait été convenu, entre l’AFCA et la présidente, de la fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (FNEHAD), madame Elisabeth Hubert, en 2014.
Pourtant, les critères d’éligibilité des actes et des patients à cette sortie précoce vers l’HAD recoupent pour une partie ceux de l’éligibilité à la chirurgie ambulatoire. Et si certains actes (et patients), ne sont pas éligibles aujourd’hui, ils pourraient l’être demain.
Tout d’abord, le risque de ces listes d’actes, c’est de mettre des limites à, de freiner le développement de la chirurgie ambulatoire, notamment vers des actes dits lourds. Ensuite on sait que des équipes réalisent déjà certaines des interventions lourdes de cette liste en ambulatoire : bien sur, pas les fractures du col du fémur (mais dont on voit peu une sortie en HAD d’un patient ayant une fracture du col du fémur, compte tenu de l’indisponibilité des kinésithérapeutes, à domicile en ville). Mais les hystérectomies pour fibrome, les colectomies pour pathologie bénigne ou cancéreuse limitée, les prothèses totales de hanche et de genou sont réalisées en ambulatoire par des équipes en nombre limité, mais avec déjà des expériences importantes et dont beaucoup veulent s’inspirer. Le potentiel de développement de ces chirurgies en ambulatoire ne va-t-il pas être ainsi détourné vers l’HAD, plus facile, moins exigeante qu’une sortie le jour même, comme en chirurgie ambulatoire.
Même constatation pour les patients dits « lourds » du projet expérimental qui seraient aussi éligibles à une prise en charge ambulatoire si on regarde les critères des auteurs : les patients douloureux (EVA > 5), avec ou sans antalgiques (beaucoup de patients en postopératoire autant dire); les patients avec nécessité de la poursuite d’un traitement injectable institué en chirurgie 2 fois/jour, (mais cela ne peut être que les anticoagulants); les patients dénutris en pré ou postopératoire (mais pouvant avoir besoin uniquement d’une supplémentation orale), les patients ayant besoin de soins de la continence (une simple protection à changer ?). La définition du patient lourd reste vague et laisse penser que des patients peu « lourds » pourraient être éligibles à cette prise en charge en HAD après sortie précoce. Le potentiel de développement de la prise en charge en ambulatoire de ces patients ne va-t-il pas être encore détourné vers l’HAD, plus facile, moins exigeante que la chirurgie ambulatoire. A ce propos, il aurait été plus pertinent d’utiliser l’indice de sévérité des patients proposé par l’AFU pour la chirurgie ambulatoire, pour évaluer la sévérité mais aussi la complexité des patients et des soins dans cette expérimentation ().
Quels sont les objectifs de cette sortie précoce ? Etre dans une démarche de qualité des soins et de gestion des risques postopératoires, ou seulement raccourcir à tout prix la durée de l’hospitalisation en Etablissement de Soins et supprimer des lits ?
La chirurgie ambulatoire est une démarche 1- de qualité des soins pour permettre aux patients, le jour même de l’opération, une réhabilitation très optimisée (réveil, peu ou pas de douleurs grâce aux antalgiques, peu ou pas de nausées, ou vomissement, et pas d’anxiété (car bien préparés et informés)) et de pouvoir ainsi rentrer chez eux ; 2- de gestion des risques postopératoires dans le cadre de la continuité des soins à charge de l’équipe de l’Unité de Chirurgie Ambulatoire (et éventuellement le médecin traitant si accord en amont), sans refaire l’hôpital à la maison, et en impliquant et responsabilisant le patient.
Où est la démarche qualité de l’HAD dans cette expérimentation et l’exigence de la réhabilitation améliorée ? La gestion, par l'HAD, des risques postopératoires et de la continuité des soins pourraient être à l’inverse, un vrai risque ajouté : le médecin traitant en HAD devient le responsable de la continuité des soins. Or on ne "délègue" pas une surveillance, on partage une mission bien détaillée, expliquée et comprise par tous. Ces prérequis sont-ils prévus ?
L'HAD après chirurgie ambulatoire avait été envisagée ces dernières années comme une mesure "lenifiante" temporaire pour donner confiance aux équipes qui "se lançaient" dans l'ambulatoire (mais aussi dans la réhabilitation améliorée). Ainsi une HAD de 48h autorisée au CHU Tenon pour les Résections Trans Urétrale de prostate avec le laser greenlight. En formalisant son recours de cette façon, ce mode de sortie va-t-il rester temporaire ? N’est-ce pas une façon encore, comme les hôtels hospitaliers, de contourner l’exigence de la chirurgie ambulatoire ?
On nous répondra qu’il ne s’agit que de peu de patients et d’actes : probablement. Mais l’importance est le message envoyé par les tutelles, et qui influencera tous les comportements et toutes les prises en charge chirurgicales, mais aussi la qualité des soins et ses exigences, la sécurité des patients et les coûts à terme.
Corinne VONS et le conseil d’administration de l’AFCA